METHIC-EDU, UN LIEU D’ÉCHANGES CONSTRUCTIFS

Un des défis majeurs qui semble exister aujourd’hui en contexte académique franco-ontarien c’est celui de la réussite académique et professionnelle des étudiants issus de l’immigration ou appartenant à une minorité visible. À la formation à l’enseignement, plusieurs facultés semblent confrontées au défi du placement de ces derniers en stage, et quand ils sont placés, ils sont reconnus comme étant ceux qui connaissent les plus hauts taux d’échecs pendant les stages dans les écoles. Plusieurs initiatives sont menées autant par les facultés que par les conseils scolaires pour répondre à ce défi. Ces initiatives, qui se déroulent principalement dans les sphères politique et systémique, bien que louables, s’adressent très peu au jeune enseignant en formation, qui doit dès son troisième mois de formation faire face à cette réalité. Il semble pourtant judicieux, tout en menant des actions sur le long terme, de proposer un accompagnement soutenu immédiat à ces jeunes étudiants, les préparant ainsi aux difficultés auxquelles ils pourraient faire face, et en les dotant d’outils qui permettent d’y répondre.

C’est dans cette optique que s’inscrit l’initiative étudiante METHIC-EDU, dont il sera question dans ces lignes. Nous nous contenterons dans ce billet de présenter le sigle, et vous invitons à poursuivre la découverte de ce groupe aux adresses suivantes :

Web : methic-edu.ca

Twitter : @methic_edu

Facebook : @methicedu

Le sigle METHIC-EDU renvoi à trois concepts : multiculturalité, éthique, éducation.

Multiculturalité

La question de la multiculturalité est centrale dans le domaine de l’enseignement au Canada. En raison de sa grande diversité, le pays est désormais appelé à développer les outils adéquats qui pourraient permettre de bénéficier de sa riche diversité. Dans les salles de classe en formation à l’enseignement, on ne peut plus se passer de cette diversité. Dans certaines facultés, les personnes de minorités visibles forment souvent près de 70% de la population étudiante, principalement dans les contextes francophones. Dans une étude de 2009, Ryan, Pollock, et Antonelli  signalent qu’un quart des personnes immigrantes francophones qui ont participé au recensement de 2006 déclarent avoir exercé le métier d’enseignant dans leur pays d’origine. De plus, les difficultés d’accès à certains ordres professionnels et les besoins en personnel enseignant dans les écoles francophones ont contribué au changement de carrière de plusieurs immigrants francophones. On comprend donc aisément cette vaste diversité qui caractérise la formation à l’enseignement.

Nous choisissons de nous attaquer à cette question de la multiculturalité dès la formation, car une bonne compréhension des enjeux qu’elle représente sur le plan professionnel pourrait contribuer à une meilleure réussite académique et à une plus grande insertion professionnelle. Ce besoin est d’autant plus prononcé qu’en contexte franco-ontarien, il est fait la promotion de la culture du contexte et le personnel enseignant doit pouvoir y contribuer.

Pour le faire, nous bâtissons sur la richesse que représentent les expériences vécues, en créant des conversations autour des stratégies, des pratiques et des approches des uns et des autres, afin que plusieurs puissent en tirer profit. Dans ce sens, en plus des rencontres mensuelles autour de thèmes précis qui émergent des conversations, nous disposons d’un site Web et d’une page Facebook, des espaces ouverts de dialogue, dans le respect mutuel et la générosité. Nous invitons dans la discussion des enseignants qui ont une certaine ancienneté dans le poste, des professionnels de l’éducation et des chercheurs, qui apportent une perspective critique et élargissent le regard sur les éventuelles stratégies à développer.

  • L’éthique

Le métier d’enseignant est l’un dont le respect de l’éthique est capital. Or, la déontologie enseignante varie d’un contexte à l’autre, et le plus tôt on s’en approprie dans un contexte, le mieux on réussit. Il ne s’agit cependant pas pour l’association de l’enseigner, mais plutôt de créer des échanges autour de cette éthique et de ses exigences en contexte franco-ontarien. Quels sont les défis que pourraient rencontrer les personnes porteuses de cultures différentes dans leurs efforts d’appropriation de la déontologie enseignante en contexte franco-ontarien? Quelles exigences entraineraient ces défis et comment y répondre adéquatement? Comment s’en imprégner dès les premiers jours en classe, soit dès les premiers AEC ou stages? Comment concilier nos identités et nos valeurs avec les textes déontologiques, etc. ?

  • Éducation 

Ultimement en raison du fait que nous œuvrons dans le domaine de l’éducation, et que, pour chacun des enseignants, au-delà de sa réussite personnelle, il s’agit de la réussite éducative de chacun des enfants qui leur sont confiés. Qui plus est, nous reconnaissons le rôle prépondérant de l’enseignant dans la construction des stéréotypes de tous ordres ou dans la lutte contre ces derniers, et voulons dès la formation éveiller cette conscience chez les futurs enseignants.

Voilà en quelques mots le projet METHIC-EDU. Une présentation très peu exhaustive, qui vous invite à nous retrouver sur les médias sociaux, à apporter votre voix, votre contribution, à poser des questions… à vous joindre à nous.

Seul on pourrait aller plus vite, mais ensemble on va plus loin. Aussi nous invitons-nous à partager votre expérience, votre vécu, vos stratégies et pratiques avec des centaines de futurs enseignants, qui sauront en faire bon usage, pour contribuer, chacun à sa façon, au rayonnement de notre belle francophonie ontarienne.

Marthe Foka