Le certificat en pédagogie universitaire

Bien plus qu’un certificat, un univers de possibilités

J’ai au cours de l’année académique dernière, eu le privilège de suivre la formation en pédagogie universitaire, délivrée par le Service d’Appui à l’Enseignement et à l’Apprentissage (dorénavant SAEA) de l’université d’Ottawa. Dans ce billet, je présente ce certificat auquel tous les étudiants des cycles supérieurs de l’université ont accès, et partage mon expérience de formation en pédagogie universitaire.

 Le certificat en pédagogie universitaire est composé de trois cours de trois crédits chacun, sanctionnés par une mention « satisfaisant » ou « non satisfaisant ». Le premier revient sur les fondements théoriques de l’apprentissage et les étapes de la conception d’un cours (ceci inclut la préparation d’un plan de cours et d’un plan de leçon et la diffusion d’une mini-leçon), avec en bonus la constitution de votre portfolio d’enseignant au niveau universitaire. Le deuxième est une introduction aux plus récentes techno-pédagogies et aux pratiques gagnantes permettant de les intégrer à la conception et à la diffusion d’un cours en présentiel comme à distance, avec un côté pratique de mise à l’essai. Le dernier est un practicum, qui inclut plusieurs activités de développement professionnel, avec comme activité principale un stage auprès d’un professeur d’université.

            Le fait qu’il soit ouvert à tous les étudiants des cycles supérieurs (maitrises et doctorats) de toutes les facultés constitue, à mon avis, l’une de ses grandes forces. Une de ses forces, car il en a plusieurs. J’en nommerai ici quelques-unes, avant de m’attarder à la richesse que constitue la diversité des apprenants. Les enseignants sont des personnes chevronnées, habiles en la matière, disponibles et généreuses. Les contenus sont avant-gardistes ; ils puissent des savoirs jusqu’ici accumulés, pour anticiper sur les besoins et les changements que la société connait et qui modifie nos façons d’apprendre, afin offrir des savoirs authentiques, qui créent un pont entre les pratiques des générations précédentes, celles actuelles, et celles des futures générations. Le matériel pédagogique est un exemple concret des savoirs qui sont développés, et illustre, au cours de la formation, les pratiques gagnantes discutées pendant les rencontres.

La diversité des apprenants, pour moi, rimait avec diversité des points de vue, diversité des cultures d’apprentissages, diversité des contenus à explorer, diversité des réseaux de contacts, etc. Venant du monde de l’éducation et de la faculté d’éducation, j’ai rapidement constaté, au milieu de mes collègues qui tous venaient d’autres facultés, que j’avais un jargon bien particulier, et qu’il fallait écouter, se défaire de ses prérequis, et entrer dans un processus d’apprentissage en compagnie de l’autre. Cette expérience était semblable à partir pour une expédition d’apprentissage avec un historien, un politologue, des sociologues, un mathématicien, un avocat, et des linguistes. Au fil des exposés qui jalonnent la formation, j’apprenais, non seulement comment enseigner à des apprenants adultes, mais aussi du droit des enfants, de l’histoire de la ségrégation aux États-Unis, du féminisme, de Descartes, etc. Et de fils en aiguilles se tissaient dans le groupe de belles amitiés, symboles de collaborations prochaines dans divers types d’activités professionnelles.

Il y a en effet plusieurs domaines professionnels où ce certificat vaut son pesant d’or. La richesse des ressources offertes lors de la formation (matériel pédagogique, lectures suggérées, activités pratiques, conseils et informations, etc.) ouvre en effet sur plusieurs possibilités professionnelles, qui incluent non pas uniquement l’enseignement au niveau universitaire, mais aussi au collégial, dans des centres de formation, dans des organisations, ou au niveau communautaire. Il donne les outils qui font de nous des personnes capables transformer nos savoirs et compétences en contenus de formation, en tenant compte des caractéristiques des apprenants et des différentes contraintes et attentes associées à la formation.

La troisième composante du certificat, le practicum, grâce à la diversité des activités offertes, a aussi été pour moi une excellente occasion de développement professionnel.  J’aimerais ici m’attarder au stage pédagogique, et vous proposer des stratégies pour faciliter l’accès à un mentor pour la partie où vous aurez à enseigner trois leçons :

  1. si possible, communiquez d’avance avec les professeurs qui pourraient accepter d’être votre mentor (le SAEA ne fait pas cette démarche pour vous): ainsi, ils ou elles pourront vous faire de la place avant que la mise à jour de leur cours ne soit terminée pour la session suivante (par exemple pour un cours offert en janvier, communiquer avec eux ou elles en novembre);
  2.  demandez à votre superviseur de thèse s’il ou elle a des collègues à vous référer;
  3. soyez précis dans votre demande à votre futur mentor pour bien cibler leur rôle et le temps limité requis (regarder les plans de leçon, observer la diffusion et offrir de la rétroaction sur la prestation). Avec les défis engendrés par la situation COVID 19, plusieurs accommodements sont offerts par le SAEA, et plusieurs étudiants ont eu l’occasion d’enseigner en ligne en a/synchrone. Présenter ces accommodements aux professeurs pendant que vous les sollicitez pourrait également atténuer les interrogations qu’ils pourraient avoir.

Pour conclure, je dirai que cette formation a été pour moi une excellente occasion de renforcer mes compétences en pédagogie universitaires et d’en acquérir de nouvelles, de développer de nouveaux liens sociaux, de socialiser avec divers domaines de formation et cultures d’apprentissage, de construire ma confiance professionnelle et mon sentiment d’efficacité propre, et d’améliorer mes habiletés en prestance et communication orale.

Marthe

Commentaires fermés sur Le certificat en pédagogie universitaire